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jeudi 25 mai 2017

Ascension

J’ai vu hier la jeune femme du centre culturel, Macha, celle qui veut me faire conduire des activités créatives d’initiation au français. En discutant avec elle, j’ai mieux cerné ce que j’allais faire. Mais c’est très mal rémunéré. Je le fais pour les perspectives que cela pourrait ouvrir d’expositions, concerts, promotion de l’art populaire russe, stages de chant traditionnel, et pour payer ma dette à la Russie qui m’héberge.
Le soir, je suis allée aux vêpres de l’Ascension, à saint Théodore. La sœur Larissa m’a accueillie à bras ouverts, et ce matin, elle m’a encore fait de petits cadeaux, des bonbons, une prosphore, un paquet de cierges et un petit chandelier en forme de poisson. Une telle sollicitude me touche. « Viens plus souvent, me dit-elle, tu ne t’en trouveras que mieux ! »
Le prêtre m’a demandé : «Pourquoi restes-tu assise avec cet air triste ? » et, sans doute pour m’égayer, m’a envoyé en pleine figure une énorme giclée d’eau bénite.
L’air triste, c’est mon air naturel. J’ai « le sentiment tragique de la vie » inné.
J’ai vu aussi la bonne Lioudmila. Comme elle est juriste, je voulais louer ses services pour m’aider à remplir toutes les obligations légales liées à ma maison. Mais elle refuse catégoriquement de se faire payer. Elle me materne et me donne un peu l’impression d’avoir déjà quatre-vingt-dix ans.
Dans la cour du monastère, elle a tendrement étreint une jeune novice, à mon avis la benjamine du monastère, qui vient de Kazan : quel adorable visage, enfantin, limpide et très doux, il faut aller au monastère de Solan pour voir l’équivalent chez la jeune Raphaëlle. Autrement, cela n’existe plus dans la nature… Cette petite m’envoie désormais quand elle me croise des sourires radieux.
La sœur Larissa se plaignait d’avoir beaucoup de mauvaises herbes à arracher, on ne pouvait venir à bout du jardin, lequel devrait être entièrement couvert de pelouses irréprochables et de massifs bien propres, ce qui n’est pas du tout ma conception des choses. Quelques massifs bien étudiés, des buissons bien disposés, un naturel contrôlé et tout serait plus esthétique et moins fatigant pour les sœurs… Mais je sens que d’une manière générale, mon point de vue sur la question est irrecevable. C’est plutôt celui du monastère de Solan.
De même à l’intérieur, les meubles sur lesquels sont présentés les icônes sont si rutilants et si chargés qu’on ne voit plus les icônes elles-mêmes.
Rosie me fait la vie impossible, elle saccage tout, et semble ne pas comprendre grand-chose, elle me rappelle ces enfants qui, en maternelle, se jetaient dans tous les sens sans s’intéresser à rien, gênaient tout le monde, et que je ne savais pas comment attraper pour avoir la paix avec les autres.

 
Pour ma tante Mano, à quoi ressemble un merisier
comme celui que je viens de planter.

Georgette commence à sortir dans le jardin, c'est la plus casanière de tous, elle a horreur du froid

Petite sieste pendant que la patronne travaille...

La sieste de Rosie, en revanche, est déjà finie

La voilà prête à nous casser les pieds

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