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jeudi 8 décembre 2016

L'opium du peuple


Et je suis sidérée par l’interprétation réductrice que font ces scientifiques de leurs observations. On voit tout de suite qu’aucun d’eux n’a jamais expérimenté quoi que ce soit d’intense et de profond dans les domaines analysés. Peut-être ont-ils pris de la drogue, sans doute ont-ils baisé, mais justement baisé, rien de plus, ils doivent fumer une clope après en se disant que ça va mieux, que leur système de récompense a bien fonctionné et qu’ils peuvent aller prendre une douche.
Moi qui ai pris autrefois de la drogue et qui ai prié et expérimenté la transe de la musique, de la création artistique et la contemplation, je peux faire la différence entre ce que l’on vit avec et sans drogue, entre l’addiction, et la spiritualité, pas eux.
Ce qu’ils appellent prière (les gens qui sortent en larmes de l’IRM) est-ce la prière, ou la transe étrange des charismatiques, qui n’a rien à voir avec la prière orthodoxe, par exemple ?
Ce qui m’intéresse, c’est que oui, le besoin spirituel, la contemplation, l’élargissement de la conscience sont inscrits dans notre cerveau, dans notre physiologie, dans notre être, et comme nous avons des yeux pour percevoir la lumière, nous avons des sens pour percevoir Dieu. C’est un besoin profond, qui reste mutilé chez la plupart de nos contemporains, et je pourrais dire que la religion n’est pas un opium, mais que privé de la dimension religieuse, nos contemporains se réfugient dans la drogue, moyen artificiel et dangereux de remplacer tout ce qu’ils ne trouvent plus dans leur vie pauvre, réduite, stressante et minable.
Un enfant d’autrefois grandissait dans un environnement naturel et beau. La nature était omniprésente, les maisons adaptées à la nature, décorées manuellement par leurs habitants, les vêtements étaient produits par eux, ils étaient nobles et élégants. Dès son plus jeune âge, il apprenait à se servir de ses mains, ce qui développe le goût et le cerveau, et il entendait des sons harmonieux, il entendait des chants, de la musique, on lui racontait des histoires, il était dans l’univers fabuleux et épique qui élargit l’âme et la cultive, et dans la dimension religieuse, à laquelle tout cela prépare.
J’ai vu comment la musique populaire, le chant populaire transfiguraient l’être humain, avec quel bonheur il se jetait dedans comme dans une patrie perdue. Il en est de même avec la tradition religieuse : l’âme plonge ses racines dans ce terreau spontanément, et reçoit la sève cosmique qui traverse les générations comme une plante anémique qu’on remet dans un jardin.
Nous avons tellement perdu de choses mystérieuses et vitales, nous passons si complètement à côté de notre vie, et même le sexe, ce triste sexe porno qu’on nous vante, n’a plus aucun intérêt, et ne nous ouvre plus rien de profond, or il devrait : le sexe est sacré, comme toutes choses, c’est pourquoi il ne devrait pas être pratiqué comme une gymnastique, avec n’importe qui, n’importe comment, dans la plus complète irresponsabilité morale.
Mais les scientifiques qui ont pondu cet article, eux-mêmes complètement mutilés, n’ont aucune idée de ce dont ils parlent, ils ne l’ont pas expérimenté eux-mêmes.
Cependant, ce sont eux qui donnent le ton, la caution qu’attend le diable, dans son entreprise de déshumanisation, d’avilissement, de réduction si obligeamment servie par ceux qui nous gouvernent et ceux qui se croient la mission de nous instruire et  de nous réformer ou de nous déformer. Présenter la religion comme une addiction permettra de la traiter comme une maladie, alors qu’elle est le but de notre existence, avec tout ce qui s’y apparente, le rêve, la fable, le mythe, l’épopée, la création artistique, la musique, la danse, le sens profond du caractère sacré et mystérieux du cosmos.
Je le sais depuis ma petite enfance. Je me suis méfiée, dès ma petite enfance, de la société où j’étais née. En partant en Russie, je retourne à ce qui demeure du moyen âge. Prête à mourir avec les orthodoxes, les processions, les bannières, les icônes, les prêtres et les moines, les cloches, les coupoles dorées, les cosaques et leurs chants, les joueurs de gousli, de vielle à roue et de balalaïkas, car oui, cela est inscrit en moi, cela est inscrit dans mon cerveau, et pourquoi donc, s’il vous plaît ? Qu’attend la Vie de moi ? Que je fonctionne dans un bureau et que j’aille dépenser mon fric en sex toys pour remplir les poches de quelques crocodiles internationaux que seule la pédophilie excite encore ?
Merci bien.

Saint Philippe, métropolite de Moscou, saint tsar Théodore, saint Alexandre Nevski, aidez-moi à finir mes jours à Pereslavl, et si cette merde triomphe de la Russie, cela voudra dire que les derniers temps sont venus et qu’il faudra tenir bon, avant la moisson finale.

3 commentaires:

  1. La croyance en Dieu est inscrite dans le code source de l'homme. La religion est un besoin anthropologique. Elle est donc constitutive de la nature de l'homme. Sans elle, les pays s'effondrent comme des chateaux de cartes.

    On l'a vu en URSS n'est-ce-pas ? La tentative stoïcienne a échoué également, car l'homme ne peut vivre sans croire en quelque chose de sublime qui dépasse l'entendement.

    Gustave Le Bon en parle dans Psychologie des foules, et plus récemment, Youssef Hindi, dans Les mythes fondateurs du choc des civilisations.

    « Gustave Le Bon donne dès 1895, écrit Youssef Hindi, une explication anticipatoire à l'effondrement rapide des croyances aux paradis terrestre de type socialiste : "Ce n'est pas l'évidente faiblesse des croyances socialistes actuelles qui empêchera la religion de triompher dans l'âme des foules. Leur véritable infériorité par rapport à toutes les croyances religieuses tient uniquement à ceci : l'idéal de bonheur que promettaient ces dernières ne devant être réalisé que dans une vie future, personne ne pouvait contester cette réalisation. L'idéal de bonheur socialiste devant être réalisé sur terre, dès les premières tentatives de réalisation, la vanité des promesses apparaîtra aussitôt, et la croyance nouvelle perdra du même coup tout prestige."

    « L'absence d'alternative à la création de Dieu, précise Youssef Hindi, est illustrée par l'angoisse et le mal-être que ressentent les athées face au vide religieux, et plus profondément par la décomposition des sociétés largement touchées par l'athéisme. »

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